Avis à tous ceux qui rêvent de d’Artagnan, de pirates et autres duels de cape d’épée, de châteaux et de costumes d’époque : l’escrime artistique est fait pour vous.

 L’escrime artistique, ou ancienne, est à l’escrime moderne ce qu’est la danse baroque au hip-hop : une version chorégraphiée reprenant les anciennes passes, dont le but est de reconstituer des combats faisant « vrai », le tout en costume d’époque, sans  aucune protection, et dans des décors qui en feraient rêver plus d’un.

 C’est ainsi  que vous vous retrouvez dans une abbaye en ruine, un château ou sur une scène de théâtre à interpeller Milady, Athos et autres personnages mythiques, vêtu d’une casaque de mousquetaire ou d’une robe à corset.

 Devant un public enthousiaste, vous ferraillez vaillamment contre votre partenaire-adversaire, offrant un spectacle tout ce qu’il y a de plus crédible, le faisant parfois frissonner ou rire selon les situations dans lesquelles vous vous retrouvez. Sauter sur une table pour éviter un coup, se battre avec une poêle à frire ou encore sauter dans un bassin pour éviter un coup sont autant de situations paraissant improvisées qui sont en réalité répétées des dizaines de fois.

 Car lorsque l’on se bat sans protection aucune, avec face à soi un partenaire muni d’une rapière pointue et non mouchetée, il ne faut laisser aucune place au hasard. Les enchaînements sont répétés sans relâche jusqu’à ce qu’ils « passent » sans un temps d’hésitation ou un coup non prévu qui risquerait de créer un accident et de rendre non crédible ce qui doit sembler naturel.

 C’est ainsi, à force de travail, que vous pourrez, le temps d’un spectacle, vous glisser dans la peau d’une Mademoiselle de Maupin ou d’un Zorro, faisant revivre pendant quelques minutes ces personnages mythiques qui vous ont fait rêver enfant.

 Comment j’ai découvert ce sport… 

Alors que je me trouvait en Ecole d’Ingénieur, je me mis en quête d’une activité physique originale, et ne nécessitant pas de ballon ni d’équipe, puisque j’entretiens avec les ballons des rapports trop proches à mon goût. En effet ces derniers, quelle que soit leur taille ont toujours beaucoup trop aimé ma tête : des balles et ballons de toutes sortes ont à un moment ou un autre percuté de façon plus ou moins violente ma figure, ce qui explique mes réticences vis à vis de tout ce qui y ressemble de près ou de loin.

 Un dimanche matin, en lisant selon un rituel consommé le « femina hebdo », supplément féminin du Journal du Dimanche, je tombe sur un article vantant les mérites de l’escrime artistique. Sous une photo de Catherine Zeta Jones extraite du Masque de Zorro (scène de l’écurie ou elle se bat contre le jeune Zorro), un article explique en quelques mots comment cela se passe. Voyant là ma seule chance de ressembler un jour un tant soit peu à cette chère Catherine, je me dis : ma petite, voilà quelque chose qui est pour toi. En effet, la rigueur, la bonne mémoire, la souplesse et autres qualités chorégraphiques sont des choses que j’ai pu acquérir par une longue pratique de la danse classique.  M’imaginant déjà aux prises avec un Antonio Banderas frenchie, vêtue d’une magnifique robe et tenant à la main une arme aussi dangereuse que splendide, dans je ne sais quel château au passé glorieux, je m’y suis mise.

 Après quelques mois à galérer un peu au bâton, j’ai pu prendre en main une vraie rapière (un peu lourde il est vrai), et endosser chemise, gants, bottes et cape dans un premier temps, puis robe avec corset par la suite, grâce aux doigts de fée de maman…En terme de châteaux, j’ai été gâtée, et j’ai même eu l’occasion d’examiner de prêt le bassin du jardin de l’un d’entre eux (pas trop profond ni vaseux heureusement !), par un après-midi caniculaire d’août  dans ma tentative de fuir un Aramis bien décidé à avoir ma peau d’espionne à la solde de Richelieu.

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