Comme vous devez le savoir, ou bien je vous l’apprend, j’ai récemment fait un voyage au pays du Far-West, avec cactus, déserts, soleil, américains, obèses en fauteuil roulant et blondes siliconées, bar country et hotels de Las Vegas. Je vous avais promis un récit palpitant de ce voyage, avec détails croustillants s’il y en avait, paysages grandioses, anecdotes désopilantes.

 Mais voilà…..
 
J’ai essayé, mais n’ai pas réussi, une flemme monumentale de raconter ce qui me semble inénarrable.

Comment expliquer la beauté et la grandeur d’un Grand Canyon et d’une Monument Valley ? Comment décrire les couleurs de ces merveilles de la nature, où tous ces dégradés d’ocre et rouge se suivent ?

Comment vous faire mesurer ce qu’est un vénérable séquoia géant, avec son diamètre de 11 mètres et sa hauteur de 27 étages, ce que cela fait de pouvoir se tenir debout dans une partie de la souche d’un de ces géants abattu ?
 
Comment vous faire comprendre ce qu’on ressent en parcourant les collines de San Francisco, maudissant ces américains qui construisent des villes avec des rues avec un dénivelé si important, prenant le mythique cable car, ou le ferry pour aller visiter ce lieu terrible et magistral qu’est Alcatraz, le tout avec la chanson « I Left my heart in San Francisco » en tête et sur le bout des lèvres ?

Devant mon incapacité à vous raconter tout ça d’une façon qui vaille la peine, et non pas comme un rapport quasi militaire d’événements et de lieux à la suite et sans âme, j’ai décidé de ne pas vous faire le récit de cette aventure, ce road-movie en car climatisé, avec des gens sympathiques, ou pas vraiment.

Les US sont un pays sans commune mesure avec la France, tant d’espaces désertiques, tout y est démesuré, y compris les menus et les paysages.
Les routes sont droites, infinies, les champs ronds, les montagnes, les éoliennes, les fast-food et les petits restaux miteux de la route 66, les grosses voitures pick-up, tout y est. C’est comme dans les films. Sauf qu’à la place des acteurs vous avez de vrais gens, loin d’être des images sorties tout droit d’une série quelconque. Beaucoup d’entre eux sont obèses, et de façon démesurée, ils sont américains après tout. Je me suis rarement sentie aussi svelte voire magnifique que pendant ces quelques jours !

Ils ne savent pas ce qu’est la France et s’en fichent un peu. Ils vous regardent en sentant que vous n’êtes pas des leurs, mais ne réussissent pas à déterminer d’ou vous venez. La langue française leur est en effet aussi peu familière que les panneaux solaires (ils ont trouvés le moyen de planter des pylônes électriques dans toute la Vallée de la Mort, alors que les panneaux solaires sembleraient adaptés dans un tel lieu !). Bref vous êtes exotique pour eux, si blonds et si américains.
Remarquez, avec tous les français qui faisait le même circuit en même temps que nous, j’ai peu parlé anglais pendant le séjour ! Le fait que des français prennent la peine de venir aux états unis les étonne beaucoup ! Ils ont si peu de vacances (3semaines) et si peu envie ou d’argent pour faire le voyage.

Ils ont de vraies merveilles naturelles, des paysages à couper le souffle, devant lesquels on ne peut que s’émerveiller en restant humble, démontrant que la nature est capable de façonner ce que vous n’auriez pu concevoir.

Certes nous avons aussi cela, avec une diversité étonnante pour un petit pays comme le notre. Mais pas comme ça, différemment.

C’est tout pour le moment… je vous livrerai mes pensées sur les US plus tard…

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